De plus en plus de personnes âgées en perte d’autonomie continuent à vivre chez elles avec l’aide de leurs proches. Si le maintien domicile est aujourd’hui préféré à l’hébergement en établissement par près de neuf personnes âgées sur dix, il n’est souvent possible que lorsque l’aîné bénéficie de l’aide d’accompagnants professionnels ou familiaux. Ces aidants devront cependant souvent être relayés par un séjour temporaire pour éviter des situations de crise risquant d’entraîner la dépendance de l’aîné. Comment fonctionnent les séjours temporaires et quelles sont les démarches à entreprendre pour pouvoir en profiter dans les meilleures conditions possibles ?
Le séjour temporaire est une solution alternative entre le maintien à domicile et l’hébergement permanent en établissement. Il s’adresse aux personnes âgées résidant à domicile, mais qui pour une raison ou une autre ont besoin d’être accueillies dans un environnement sécuritaire pendant quelques semaines ou quelques mois (au maximum six mois). Le séjour temporaire constitue ainsi un relais au maintien à domicile.
La personne âgée pourra avoir recours au séjour temporaire après une hospitalisation lorsqu’un retour à domicile n’est pas possible dans l’immédiat. L’aîné pourra également envisager un séjour temporaire lorsque son logement est en travaux (notamment pour l’adapter à la perte d’autonomie). Le séjour temporaire représente également une solution de répit pour les aidants familiaux qui passent souvent une grande partie de leur temps à s’occuper de leur conjoint ou de leur proche âgé en perte d’autonomie. Lorsque l’aidant souhaite prendre des vacances ou lorsqu’il est lui-même hospitalisé, la personne âgée pourra ainsi être accueillie quelque temps dans un établissement, médicalisé ou non. Le séjour temporaire en maison de retraite représente également un bon moyen de découvrir l’hébergement dans un établissement collectif. Il permettra alors à la personne âgée et à ses proches de faire connaissance avec l’établissement de leur choix et facilitera l’adaptation future de la personne âgée.
Les séjours temporaires sont généralement proposés par les établissements d’hébergement permanent pour personnes âgées, médicalisés ou non : maison de retraite pour les personnes âgées dépendantes, MARPA (en milieu rural) et quelques foyer-logements. Il existe aujourd’hui également un peu plus de 80 établissements autonomes entièrement dédiés à l’accueil temporaire. On compte quelque 10 000 places en séjour temporaire sur tout le territoire français.
Les prestations offertes à la personne âgée accueillie dépendront du type de structure proposant le séjour temporaire. En maison de retraite, la personne âgée pourra bénéficier d’une prise en charge plus complète qu’en foyer-logement : au-delà de l’hébergement, elle profitera de la restauration collective, d’animations, de l’entretien de la chambre et parfois du linge. Si l’établissement est médicalisé, elle pourra également bénéficier des soins prodigués par l’équipe médicale de la maison de retraite. Les soins médicaux plus spécifiques seront cependant assurés par le médecin traitant habituel de la personne âgée. Toutes les structures ne sont pas médicalisées (surtout parmi les foyers-logements et les établissements uniquement dédiés au séjour temporaire), il conviendra donc de choisir l’établissement en fonction des besoins de la personne âgée.
Les démarches à entreprendre pour bénéficier d’un séjour temporaire sont généralement les mêmes que celles qui prévalent pour l’admission en établissement d’hébergement permanent. La personne âgée et ses proches devront d’abord chercher un établissement convenant à leurs besoins et attentes : le choix de la maison de retraite ou de la structure dépendra du niveau d’autonomie de la personne âgée, de son budget, de l’emplacement géographique désiré et de divers critères spécifiques à chaque famille. Comme pour un hébergement permanent, il conviendra de visiter l’établissement et de s’assurer que toutes les conditions sont réunies pour que la personne âgée puisse bénéficier d’une prise en charge adaptée.
Une fois l’établissement trouvé, la personne âgée ou son représentant légal devra alors remplir un dossier administratif comprenant un volet médical et un volet administratif. Le résident sera souvent invité à une visite de pré-admission au cours de laquelle il rencontrera le médecin coordonnateur et le responsable de la structure. Lorsque le directeur de l’établissement aura décidé que sa structure est en mesure de prendre en charge la personne âgée, il signera un contrat de séjour avec le nouveau résident, si le séjour dure au moins deux mois. Le contrat de séjour précisera la date d’entrée et la date de départ. Par définition, un séjour temporaire ne durera pas plus de six mois. Il est par ailleurs souvent limité à 90 jours, certains établissements permettant de le renouveler. La durée minimale recommandée du séjour temporaire est souvent d’un mois afin de permettre à l’aîné de s’habituer à son nouvel environnement et d’éviter les changements trop brusques, sources de stress. Le contrat définit par ailleurs les conditions de renouvellement et d’interruption du séjour, ainsi que les obligations et les droits du résident et de la structure.
Le prix du séjour temporaire varie d’un établissement à l’autre. Il est calculé au prorata du tarif journalier, mais est généralement un peu plus élevé que le tarif d’un hébergement permanent. En établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, le tarif se divise en trois composantes : le tarif hébergement pour les prestations hôtelières, le tarif dépendance pour celles qui sont relatives à la perte d’autonomie et le tarif soins, couvrant les soins administrés par l’équipe médicale de l’établissement. Les tarifs hébergement et dépendance sont à la charge de la personne âgée, tandis que le tarif soins est pris en charge par l’assurance maladie.
En général, toutes les aides financières accordées en cas d’hébergement permanent peuvent être demandées pour un séjour temporaire. Cependant, les demandes d’aide sociale à l’hébergement (ASH) ou d’aide au logement entraînent de longues démarches et ces allocations seront donc rarement accordées en cas de séjour temporaire. En revanche, le tarif dépendance pourra être partiellement pris en charge par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Ainsi si la personne âgée est classée en GIR 1-4 et bénéficie de l’APA à domicile, le plan d’aide pourra prévoir des séjours temporaires en établissement. Les personnes âgées classées en GIR 5-6 et ne bénéficiant donc pas de l’APA à domicile pourront dans certaines conditions (de ressources) recevoir une aide de leur caisse de retraite. Par ailleurs, les personnes âgées imposables pourront profiter d’une réduction d’impôt sur le revenu de 25 % des dépenses de prise en charge de l’hébergement et de la dépendance. Cette déduction est limitée à 2 500 € par an et par personne.
Le livret d’accueil est remis au résident après son admission en Ehpad. Il comprend le règlement de fonctionnement de l’établissement et la Charte des droits et libertés de la personne accueillie.
L’accueil de jour est une formule permettant à une personne âgée d’être accueillie dans un établissement, dédié ou affilié à une maison de retraite, pendant une demi-journée ou pendant un ou plusieurs jours par semaine. L’aîné profitera ainsi d’activités adaptées et pourra briser l’isolement que risque d’entraîner le maintien domicile. Comme le séjour temporaire, l’accueil de jour représente une solution de répit pour l’aidant familial.
Le contrat de séjour un accord qui doit être conclu entre l’Ehpad et le résident ou son représentant légal, dès lors que le séjour dépasse deux mois (qu’il soit continu ou non). Il fixe les conditions de séjour (durée de l’engagement, tarification, prestations, etc.)
Le groupe iso-ressources (GIR) correspond au degré de perte d’autonomie de la personne âgée, évalué à l’aide de la grille AGGIR par l’équipe médico-sociale qui se rend au domicile du demandeur de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Il y a six GIR, les quatre premiers (GIR 1-4) donnent droit à l’APA. Les personnes en GIR 5-6 peuvent bénéficier d’une aide sociale du Conseil général ou de leur caisse de retraite en fonction de leurs ressources.
Le séjour temporaire correspond à un accueil en établissement d’une durée inférieure à six mois. Il permet à la personne âgée, notamment, de se reposer après une sortie d’hospitalisation ou de bénéficier d’un environnement sécuritaire, lorsque son aidant est indisponible.