La dépression des personnes âgées est un véritable enjeu de santé publique, touchant 15% des plus de 65 ans et jusqu'à 40% des personnes agées en maison de repos. Il est temps de faire le point sur les principales causes de cette maladie, les symptômes et les traitements disponibles.
Le rôle de l’aidant, lors de la dépression d’une personne âgée comme lors de nombreuses autres maladies, est fondamental. Son attention et les soins qu’il procure peuvent se révéler un secours inespéré.
Bien que favorisée par des facteurs physiques et psychologiques liés à la vieillesse, la dépression ne doit pas être considérée comme une conséquence naturelle du grand âge. La dépression est liée, plus précisément, à des problèmes de santé spécifiques et aux effets délétères de la vieillesse.
La dépression, causée par un déséquilibre chimique dans le cerveau est source de souffrance, tant pour la personne âgée que pour son entourage.
• Le vieillissement, facteur de dépression ?
Bien que favorisée par des facteurs physiques et psychologiques liés à la vieillesse, la dépression ne doit pas être considérée comme une conséquence naturelle du grand âge. La dépression est liée, plus précisément, à des problèmes de santé spécifiques et aux effets délétères de la vieillesse.
• Les causes psychologiques et psychosociales :
- Crise identitaire, provoquée par l'isolement (veuvage, éloignement familial) ou le passage à la retraite (diminution des revenus, sentiment d'inutilité...)
- Hospitalisation prolongée, ayant un effet délétère sur le moral.
• Les causes physiques et physiologiques
- Transformations biologiques, perte d'autonomie, maladies comme le diabète ;
- Consommation de médicaments : effets secondaires (par exemple avec les traitements de l'hypertension), surdosage, interactions médicamenteuses ;
- Augmentation des lésions de la substance blanche formant la partie interne du cerveau (étude de l'Inserm) ;
- « Dépression secondaire » engendrée par une maladie neurodégénérative : près de 25 % des malades d'alzheimer sont déprimés.
Pour prévenir et guérir la dépression des aînés, il est important de savoir en reconnaître les symptômes. Ils peuvent inclure :
- Tristesse sans cause apparente, proche du désespoir ;
- Abandon de tout projet, manque de motivation ;
- Isolement et rejet des autres ;
- Irritabilité, hostilité ;
- Perte de poids ou perte d'appétit ;
- Troubles du sommeil (insomnies, réveils intempestifs, somnolence dans la journée) ;
- Fatigue permanente ;
- Difficultés à se concentrer, indécision chronique ;
- Pensées de mort ou de suicide ;
- Sentiments d’inutilité, perte d’estime de soi ;
- Plaintes fréquentes de douleurs physiques ;
- Négligence vestimentaire ou corporelle, malpropreté ;
- Abus d'alcool, de médicaments ou de tabac.
Toutefois, chez les personnes âgées, la dépression ne se manifeste pas toujours par de la tristesse. Ce sont plutôt le manque d’énergie et la perte d’intérêt pour les activités habituelles qui doivent alerter l’entourage.
La dépression des personnes âgées doit être soignée, car elle peut avoir des conséquences désastreuses. Parmi elles : le suicide. Il faut donc être attentif et tenter de prévenir un acte désespéré en écoutant le malade et en verbalisant ses idées suicidaires. Un traitement antidépresseur s'impose généralement pour mettre fin à la dépression et éliminer le risque de suicide.
• L'écoute et le temps passé avec l'aîné : un premier pas vers la guérison
La prise en charge d'une personne âgée dépressive nécessite en premier lieu la reconnaissance de son problème. Il ne faut pas hésiter à employer le mot "dépression" et souligner le fait qu'il s'agit d'une maladie à proprement parler, pouvant être traitée et donc guérie.
Il faudra lui expliquer le principe du traitement : ce qu'il peut en attendre (l'effet ne sera pas immédiat et il faudra poursuivre le traitement plusieurs mois) et les effets secondaires possibles.
Quant à l'entourage de l'aîné, il faudra lui rappeler l'importance de faire preuve de patience et de bienveillance, d'écouter et d'encourager la personne âgée. La famille doit savoir qu'il est inutile de forcer son proche à "se ressaisir". Il est préférable de lui apporter un soutien quotidien et de le valoriser.
• Quelles options médicamenteuses aujourd’hui ?
Il faut bien sûr diriger la personne âgée vers un médecin traitant. Celui-ci choisira le traitement adapté en fonction de la gravité de la situation. Une fois diagnostiqués, 80 % des sujets déprimés, y compris les aînés, peuvent être efficacement soignés en ayant recours à l'un des traitements suivant ou une combinaison des trois.
Le traitement antidépresseur est toujours prescrit le premier. Il convient d'augmenter la dose graduellement. Il faut environ six semaines pour juger de l'efficacité du traitement.
La psychothérapie complète le traitement médicamenteux. Elle permet de découvrir les causes psychologiques de la dépression et de soutenir le malade.
La sismothérapie (électrochocs) qui consiste à délivrer un choc électrique au niveau du crâne, engendre une crise convulsive généralisée accompagnée d'une perte de conscience. Décriée par le passé, cette méthode - efficace pour le traitement des troubles dépressifs sévères - est aujourd'hui pratiquée sous anesthésie, avec le consentement du patient.
D'autres méthodes moins conventionnelles existent : la luminothérapie pour les dépressions saisonnières, l'acuponcture, le taï chi, la réflexologie, mais aussi une amélioration de l'alimentation (vitamines, Oméga 3, voire chocolat...).
- Etre attentif aux premiers signes ;
- Privilégier une hygiène de vie saine : alimentation, activité physique ;
- Encourager les liens sociaux : amitiés, associations, liens intergénérationnels, contacts
avec les animaux domestiques ;
- Favoriser les activités ludiques et artistiques : peinture, cuisine, musicothérapie...
En effet, la dépression est un problème relativement répandu chez nos aînés. Malheureusement, cette maladie est trop souvent confondue avec une tristesse, mise sur le compte de la vieillesse, de la maladie ou de la perte d'autonomie.
La dépression du sujet âgé est largement sous diagnostiquée : plus de 60 % des malades âgés sont sous - traités. Et les deux tiers des aînés dépressifs ne se font pas soigner.
Pour accompagner une personne âgée en dépression :
- Aidez-la à s’occuper l’esprit : invitez-la à sortir, à participer à une activité manuelle, artistique, ou intellectuelle (débats, conférences,...)
- Concoctez-lui des petits plats équilibrés
- Persuadez-la de de suivre son traitement
- Guettez tout signe de volonté suicidaire.
une personne est considérée comme aidant familial lorsqu'elle s'occupe d'une personne dépendante, handicapée ou malade membre de sa famille au sens large. Le terme d'aidant familial caractérise une personne aidante, mais qui se différencie des professionnels de l'aide et du soins.
Maladie qui se traduit par un abattement général, un état de souffrance, une lassitude et une perte d’énergie.