Pour prévenir la maltraitance à l’égard des personnes âgées, les établissements et services socio-médicaux développent aujourd’hui une véritable démarche de bientraitance. Quelles mesures sont mises en œuvre dans ce sens ?
Apparu dans les années 1990, dans le contexte de la protection de l’enfance, le concept de bientraitance est aujourd’hui utilisé dans le cadre de la prise en charge des personnes âgées.
Pour Yves Gineste, un des promoteurs de la notion de bientraitance en France, celle-ci se définit comme un ensemble de “savoir-faire, adaptés et positifs”. Avec Rosette Marescotti, Yves Gineste a mis au point une méthode de soins, l’Humanitude, qui vise à faire respecter la dignité des personnes âgées dépendantes.
Les trois piliers sur lesquels repose cette communication sont le regard, la parole et le toucher.
La notion de “bientraitance” a lentement gagné en notoriété. Désormais, les pouvoirs publics ont pris le relais des initiatives privées, mettant en place des politiques de prévention et de formation adaptées aux personnels des établissements.
Ainsi en 1998 le C.A.P.A.M (le Centre d'Aide aux Personnes Agées Maltraitées) est créè, Grâce aux interventions et aux prèventions cet ASBL pluraliste, vise la promotion du respect est de la dignité des seniors au sein de la société.
Le décret de "lutte contre la maltraitance des personnes agées", adopté par la region Wallonne le 3 juillet 2008, constitue une étape importante dans la reconnaissance de la lutte contre la maltraitance des personnes agées. Ce décret a permis la création d'une agence qui a pour but de structurer et d'officialiser plusieurs initiatives:
-L'assistance au bénéfice des personnes agées en matière de maltraitance, avec le suivi et la gestion d'un numéro d'appel téléphonique gratuit : 0800/30 330.
-L'organisation d'action d'information et de sensibilisation de la maltraitance grâce à la crèation d'un site : www.respectseniors.be
- La formation des personnels : programmes de sensibilisation, dispositifs d’écoute et de soutien psychologique,...
-L'échange d'informations, de statistiques avec des associations et organismes simillaires des régions limitrophes ou dans d'autre pays.
Le plan du 20 novembre 2008 "Respect Senior" a également renforcé la lutte contre la maltraitance grâce à diverses mesures : notament avec l'instauration d'un numéro gratuit, la tenue d'un registre des plaintes enregistrées et la préventions, incluant l'information et la sensibilation de la population générale et des professionelles.
En 1997 le décret wallon a mis en place un système de contrôle de la qualité des services aux personnes âgées vivant en institution. Celui-ci confère au bourgmestre un rôle dans le traitement des plaintes et charge le Conseil wallon du 3e âge de remettre un avis sur le suivi global des plaintes concernant les maisons de repos, résidences-services et centres d'accueil de jour. La maltraitance nécésite certaines mesures prisent par différents pouvoirs ainsi il parrait essentiels de renforcer les formations aux professionnels de la santé et d'améliorer la qualité de vie des personnes agées. Leur but est d'ameliorer la solidarité familliale envers les personnes âgées.
Le soignant doit avant tout professionnaliser son approche du patient, par des actes contribuant à une “mise en relation et en confiance”, véritables “préliminaires aux soins” en toute sérénité :
- Le regard : les soignants apprennent à regarder le résident. Le regard doit être axial, horizontal et durer longtemps...
- La parole : ils sont invités à engager une conversation, attendre une réponse, décrire les gestes réalisés ou les soins prodigués,...
- Le toucher : on leur recommande aussi de prendre la main de l’aîné et non le saisir par le poignet. Le soignant doit offrir un contact doux en évitant les zones corporelles sensibles ou douloureuses.
La notion de “bientraitance” a lentement gagné en notoriété. Désormais, les pouvoirs publics ont pris le relais des initiatives privées, mettant en place des politiques de prévention et de formation adaptées des personnels des établissements.
Il est très difficile d'évaluer le nombre de personnes âgées victimes de maltraitance.
Certaines études estiment que près d'une personne âgée sur cinq en Belgique serait confrontée à de la maltraitance. Après l'âge de 60 ans, 23 % des femmes sont confrontées contre 15 % des hommes à une forme de violence.
Violence caractérisée par tout acte ou omission commis par une personne s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à sa liberté, ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière. (Conseil de l’Europe 1987)
Méthode de soins visant à faire respecter la dignité des personnes âgées dépendantes. Elle repose sur trois piliers : regard, parole et toucher.
Ensemble de savoir-faire adaptés et positifs, dans le but de promouvoir le bien-être de nos aînés.
Créé en 1998, le Centre d’Aide aux Personnes Agées Maltraitées est une asbl pluraliste et pluridisciplinaire dont l’objectif est de lutter contre la maltraitance des personnes âgées à domicile ou en institution.